18 avr. 2013 « Une monnaie dans un coin, le coin des monnaies »

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Il ne se passe guère de jours au cours desquels la presse, les médias ne nous parlent des problèmes, en Europe et dans le monde, créés par la valeur de change des euros, dollars, yens et tant d’autres. Ce souci récurrent, à la base de la santé de l’économie d’un pays, était le même dans l’Antiquité depuis que la création de la monnaie, bien entendu uniquement métallique pour de nombreux siècles, avait remplacé le simple troc. Le but a toujours consisté à donner à ces pièces l’aspect, par le style, d’une carte de visite reconnaissable de la Cité-État, et par la métrologie, d’en fixer une valeur de référence indiscutable. Il fallait donc tout d’abord choisir le métal de base, précieux (or, argent) ou plus ordinaire, selon le prestige et la valeur recherchés.

Christian LAROZAS, un Laudunois qui fait autorité depuis des années dans le monde de la numismatique scientifique nous conduira, lors de la conférence avec vidéo projection de multiples illustrations, sur la longue route de la fabrication des pièces de monnaie depuis l’Antiquité. La possession ou la proximité pour la Cité-État de mines dans lesquelles étaient employés les esclaves constituait un avantage, ce fût le cas pour les gisements d’argent de Lavrion près d’Athènes et on peut penser qu’ils participèrent à son essor. Une fois le métal extrait il fallait le traiter pour en faire des lingots avec les techniques de métallurgie. Une des principales difficultés était d’obtenir le flan, c’est à dire la masse brute d’un poids précis, masse à partir de laquelle le travail de finition pouvait commencer. Les méthodes de fabrication de ces flans sont multiples et les découvertes archéologiques permettent de retrouver toute l’ingéniosité de nos ancêtres.

On arrive ensuite au moment de vérité qu’est la frappe de la monnaie avec des effigies et des symboles permettant de reconnaître la valeur de la pièce et la Cité émettrice. Cette frappe se faisait pendant longtemps à la force du poignet. Elle consistait à intercaler le flan entre deux matrices gravées, l’une fixe et l’autre mobile, matrices appelées coins. Avec le poinçon on donnait sa personnalité à cette frappe et le travail de l’artiste antique apparaissait dans toute sa pureté. Selon les Cités-États la marque de reconnaissance pouvait être un animal stylisé (telle la Chouette d’Athènes), un épi de blé, un personnage historique ou mythique et tout particulièrement un des multiples dieux.

L’auteur

Christian LAROZAS, membre associé de l’Académie de Lascours, est diplômé de l’école des Hautes Études en Sciences Sociales de Marseille et auteur d’un mémoire remarqué : les Monnaies de potin du sud-est de la Gaule. L’ouvrage de même titre est paru chez l’éditeur Florange. Il est passionné depuis longtemps par l’archéologie et a participé à de nombreuses fouilles dans toute notre région, bien sûr sur le Camp de César, mais aussi à Meyran, Le Pin, La Bruguière, Montfaucon, Cavillargues, St-Pons-la-Calm. Il est surtout un spécialiste reconnu en numismatique, et compte à son actif de nombreuses publications dans les revues scientifiques spécialisées, ainsi que des ouvrages édités. Il est membre de sociétés savantes, en particulier de la Société d’Études Numismatiques et Archéologiques à Paris et de la Société Française de Numismatique à la Bibliothèque Nationale de France. Localement, il participe aux travaux de l’importante association V.I.A. (Via Imago Atavorum) qui regroupe des érudits archéologues, historiens, numismates, artistes et autres.

Informations

  • Quand : jeudi 18 avril 2013 à 19 heures
  • : salle du stade de Chusclan
  • Repas : le repas aura lieu au restaurant La Cabre d’Or à Orsan.

Photo : Dennis Jarvis

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