21 mars 2013 « La Terre écrite »

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Christian ANTOINE, membre titulaire, vous dévoilera une théorie émise par le grand géographe Philippe PINCHEMEL, lequel a défini la géographie comme l’étude de l’écriture des sociétés humaines sur l’interface de la Terre, écriture qui traduit l’action géographique des hommes, écriture complexe faite de lignes, de points, de surfaces, de formes, volumes et couleurs.

Sur l’interface de la Terre s’inscrivent deux processus : l’humanisation (transformation du milieu naturel) et la spatialisation (organisation par des pôles, des réseaux, des découpages administratifs et politiques).

L‘expression « Terre écrite » peut surprendre : cependant, elle signifie qu’il existe un alphabet terrestre visible et déchiffrable. Tous ces signes ou formes que l’on peut lire sur la Terre ne sont pas l’exclusivité des hommes  Les animaux définissent des pistes, toujours identiques, qui sont la trace de leurs déplacements, convergent vers les points d’eau, lors des grandes migrations. Les grandes routes qui traversent les Appalaches ont d’abord été les voies empruntées par les troupeaux de bisons.

Mais les hommes sont les principaux artisans du Livre représenté par la surface de la Terre. Ainsi, la géographie est pour une large part la description et la représentation de l’écriture géographique. Une conception classique de l’action des hommes sur la terre consiste à analyser comment ils transforment les données naturelles ou s’y adaptent. Pourtant cette conception n’est pas suffisante : en effet, à cette accommodation à la nature, s’ajoute une volonté d’ordonner leur environnement, manifestée par une organisation sociale de l’espace.
Et cette vision nouvelle des choses a été rendue possible par le recul donné par la technique. Ainsi, pour lire un livre, si l’on collait son œil contre la page écrite, on ne pourrait rien lire : on se tient à une certaine distance. A l’identique, le regard collé au sol est celui de la vision paysagère. Et pour être en mesure de lire la terre, il faut s’élever, avoir une vision à vol d’oiseau, à partir de points hauts où le regard domine. Alors qu’auparavant, on ne disposait que des cartes, ces images nouvelles sont rendues possibles à présent par les photographies aériennes ou les images satellitaires.

Informations

  • Quand : jeudi 21 mars 2013 à 19 heures.
  • : salle du Stade de Chusclan
  • Repas : le repas aura lieu au restaurant La Cabre d’Or à Orsan.

Photo : Alpha du Centaure

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