Agnes Varada autoportrait

15 oct. « Agnès Varda, cinéaste des femmes »

Pour évoquer Agnès Varda (1928-2019), la cinéaste enracinée à Sète, mondialement connue, l’Académie de Lascours est allé chercher le nîmois Bernard BASTIDE, qui a été longtemps son assistant et qui, historien du cinéma, lui a consacré plusieurs livres.

Il a choisi de la peindre en cinéaste des femmes – à juste titre et à plus d’un titre.

En effet, Agnès Varda a été une des rares femmes réalisatrices à inscrire son nom dans la saga de la Nouvelle Vague, en tournant son premier film dès 1954, cinq ans avant Les 400 coups de Truffaut et À bout de Souffle de Godard, selon des méthodes de travail nouvelles, inspirées par la liberté de style et la légèreté technique (caméra 16 plutôt que 35 par exemple). De plus, elle a axé ses scénarios sur des destins de femme. Bien avant la déferlante du féminisme, elle a souvent choisi de montrer, des femmes révoltées, libres, combatives. À commencer par la jeune épouse parisienne, de La Pointe Courte, (1954), vite lassée du mariage, qui aspire à l’indépendance mais finit, grâce à la magie des ambiances sudistes (la pêche, le soleil, les plages, les joutes), par se réconcilier avec son mari sétois, interprété par Philippe Noiret.

Puis ce sera Cléo de 5 à 7 où une comédienne menacée d’un cancer qui entend faire face à l’incertitude de la mort en s’ouvrant aux hasards des rencontres. Trois ans avant Mai 68, voici Le Bonheur décomplexé d’un ménage à trois, avec Jean-Claude Drouot, frondeur sexuel évadé (scandale garanti) des chevaleresques exploits médiévaux de Thierry la Fronde. Vient ensuite, l’explosion libertine de Lions Love, tourné en 68 à Hollywood, encore une histoire d’amours (heureuses) à trois, avec des hippies cette fois et une femme (l’actrice Viva, muse d’Andy Warhol) face à deux hommes.

Avec L’une chante et l’autre pas (1977) – Varda réalise deux portraits de militantes féminismes ordinaires : ça y est le mouvement est né, il grandit et s’impose. La vie avec les hommes n’est pas facile mais on s’arrange, on trouve des solutions, seule ou en couple.

Seule ça ne peut pas marcher longtemps. La révoltée de Sans toit ni loi (1985) paie sa liberté d’une triste fin, fauchée en pleine jeunesse par la misère et le froid. Magnifique Sandrine Bonnaire errant entre Avignon et la Camargue.

Mais la femme qu’Agnès Varda a le plus souvent peinte, donnée en exemple, c’est elle-même. Réalisatrice de nombreux documentaires subjectifs, elle a su se placer devant sa caméra et nous conter ses bonheurs d’épouse (du cinéaste Jacques Demy). Sa chance d’être une sétoise (Les Plages d’Agnès) ou une parisienne vagabonde ouverte à toutes les moissons (Visages Villages, Les Glaneurs et la glaneuse). Glaneuse : un titre dont elle était aussi fière que celui de cinéaste.

De nombreux extraits de ces films, compléteront la conférence.

Informations

  • Quand : vendredi 15 octobre 2021 à 18h30
  • Où : salle la Coquillonne à Saint-Gervais, entrée libre et gratuite.
  • Mesures sanitaires : le port du masque pendant toute la séance et la présentation du passe sanitaire sont exigés. Merci de votre compréhension.
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