19 mars 2015 « Le Gard des cinéastes »

Tournage des Mistons avec Bernadette Lafont et Gérard Blain dans les arênes de Nîmes
Tournage des Mistons avec Bernadette Lafont et Gérard Blain dans les arènes de Nîmes

Existe-t-il des cinéastes pour qui le Gard est plus qu’un simple décor ?  Du Salaire de la peur (Clouzot) à Je t’aime, moi non plus (Gainsbourg), d’Une Journée bien remplie (Trintignant) à L’Amour à mort (Resnais), en passant par Une fille à la dérive (Paula Delsol), Sans toit ni loi (Varda), Histoire d’O (Jaeckin) ou Les Mistons (Truffaut), des centaines de films ont filé le parfait amour avec les villages et les châteaux, les villes et les chemins, les collines et les marais du Gard.

Mais la plupart de ces films auraient pu être tournés ailleurs. L’âme du Gard s’évapore des films qui ne font qu’emprunter à ce pays un cadre pour des histoires qui ne le concerne pas.

les dernieres vacances

Il existe au moins un film et un cinéaste qui ont pris le Gard au sérieux. C’est Les Dernières vacances  de Roger Leenhardt. Tourné en 1947 entre Bellegarde et Brouzet-les-Quissac, ce film narre la mise en vente d’une grande maison par une famille qui la possédait depuis plusieurs générations. Les enfants se liguent pour empêcher cette perte. Mais malgré les tracas qu’ils causent aux acheteurs éventuels, ils ne parviendront pas à empêcher le destin de s’accomplir. Ni celui de la maison ni le leur. Pendant leurs dernières vacances en ce lieu ils auront grandi, et même, passant de l’adolescence à l’âge adulte, changé d’époque.

Bien sûr, une telle histoire de maturation psychologique pourrait se dérouler n’importe où. Mais Roger Leehnardt  (Montpellier, 1903 – Calvisson, 1985), en choisissant des sites gardois pour mettre en scène ses personnages a tiré de l’environnement local une véritable profondeur historique. En s’appuyant sur des vestiges médiévaux ou romains, présents sur le domaine, il enracine dans l’Histoire (universelle certes mais surtout locale) les malheurs qui frappent une famille. Et la vie qui continue malgré la fuite du Temps. La mise en scène tire, avec intelligence, le meilleur parti des symboles surgis d’un cadre gardois. On comprend que Roger Leenhardt ait été considéré par Truffaut et Godard comme un des pères de la Nouvelle Vague.

C’est cette relation des cinéastes avec le Gard qu’évoquera un spécialiste du cinéma, Jean-Paul FARGIER. Installé à Goudargues, Jean-Paul Fargier a été réalisateur et producteur de télévision, auteur et journaliste, critique d’art et de cinéma et  professeur de cinéma à l’Université Paris 8. Il a à son actif la réalisation d’une centaine de films.

Informations

  • Quand : jeudi 19 mars à 19 heures
  • Où : salle du stade de Chusclan (entrée libre et gratuite)
  • Repas : au restaurant L’auberge du Moulin de la Tave. Réservations avant le mardi 17/03 en appelant au 06 66 40 92 06.
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