20 avr. « Darwin et le ver de terre sur le divan de Freud »

Ce jeudi, notre confrère Christian FELLER vous propose de redécouvrir Charles Darwin.

En 1881, Darwin (1809-1882) édite son dernier livre scientifique qui est intitulé (trad. française) : La formation de la terre végétale par l’action des vers, avec des observations sur leurs habitudes.

C’est le résultat de 44 années d’observations très fines et de mesures minutieuses. L’ouvrage peut être considéré comme un « best-seller » scientifique avec 3500 exemplaires vendus immédiatement, et 8500 en moins de 3 ans soit, à l’époque, plus que la vente de L’origine des espèces, l’œuvre-maîtresse de ce savant.

L’ouvrage sur les vers traite, d’une part, du côté « sensible et mental du ver de terre » (par ex., la vue l’odorat, le goût, l’ouïe sans compter la question : le ver de terre est-il intelligent ?), d’autre part, de l’importance de l’action des vers de terre, tant sur la planète que pour l’humanité, sur des sujets aussi variés que sont : la formation des sols, leur fertilité, le rôle de laboureur qu’ils exercent, leur participation au façonnement des paysages, la protection des vestiges archéologiques.

À travers cet ouvrage, Darwin se pose en précurseur de nombreuses disciplines allant de l’éthologie animale, à la pédologie (ou science du sol), à la géobiologie, à la géomorphologie, mais il est aussi précurseur du concept Gaïa.

Avec Darwin, le ver de terre change de statut et devient non seulement l’ami de Darwin, mais aussi de l’humanité.

En associant le ver de terre à Darwin, ainsi qu’à d’autres traits de la personnalité de ce grand scientifique, tels ses problèmes de santé, sa relation aux lignages paternels et maternels, son attitude par rapport à la religion, on peut envisager une sorte de psychanalyse fictionnelle de Darwin sur le divan de Freud. Celle-ci aboutit à ce que l’attachement de Darwin au ver de terre le libère de liens qui étaient contraignants, tant sur le plan familial que sur le plan scientifique comme la théorie de l’évolution.

Cette analyse pourrait être une illustration de l’intérêt de considérer la dimension psychologique d’un savant dans le processus de création d’une théorie scientifique.

Informations

  • Quand : jeudi 20 avril à 18h
  • Où : salle Laure Pailhon, 8 rue Léon Alègre à Bagnols-sur-Cèze. Entrée libre et gratuite.
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