25 juin « Le roman photo »

L’Académie de Lascours a souhaité porter sa pierre à la relance des activités. Elle propose ce vendredi 25 juin, à 18h30, à Saint-Gervais, salle « La Coquillonne » (entrée libre et gratuite) une conférence festive consacrée à une lecture des plus répandue, à savoir, le Roman-photo. Sa présentation sera assurée par Arlette FÉTAT.

L’origine du roman-photo se perd dans la nuit des épousailles, à la fin du XIXe siècle, de la photographie de presse et des feuilletons littéraires. On parle alors d’une « photo-littérature » devenue très populaire. Parmi les pionniers du récit illustré d’images photographiques, on trouve en bonne place Alphonse Daudet. Avec une version, en 1889, de L’Élixir du R.P. Gaucher, le texte sur une page, la photo sur l’autre.

Quelques décennies plus tard, alors que le cinéma muet ponctue l’intrigue de cartons écrits, le texte sera intégré dans l’image. En 1947, en Italie, la bande dessinée se donne les atours du cinéma, c’est le « fotoromanzo ». L’éditeur Cino del Duca consacre à ce nouveau genre des revues spécialisées comme Festival et surtout le très célèbre Nous Deux. En 1954, le roman-photo concerne, en France, 1,5 million de lecteurs et lectrices et dans les années 60, un français sur trois.

En Italie comme en France les tirages montent, chaque semaine, jusqu’à deux millions d’exemplaires. Le cinéma ne peut à son tour que s’emparer du phénomène. Fellini en traite dans sa première fiction, Lo Sceicco bianco. Antonioni réalise un documentaire sur ce sujet. La starlette Sophia Loren débute dans le Roman-photo. Johnny Hallyday et Sylvie Vartan apparaissent dans ces cases de ce cinéma fixe, acheté trois sous, et lu dans les transports et chez soi. Tandis que le Pop Art monte au firmament de la peinture et des enchères, des artistes s’intéressent à ce phénomène de société.

En 1960, le cinéaste Jean-Luc Godard, pour attirer l’attention sur son premier film, A bout de souffle, livre à des fins publicitaires, plusieurs versions « roman-photo » de son film dans divers journaux : Les Cahiers du Cinéma, Le Hérisson, Le Parisien Libéré, Chez nous, Votre film. A chaque fois, la suite des plans du film intègre des bouts de dialogue. Godard, satisfait de l’opération, récidivera avec Une femme est une femme. Dans les années 70-80, les humoristes d’Hara Kiri (Cavanna, Choron, Gébé, Wolinski) empruntent le modèle roman-photo pour trousser des histoires saignantes, déjantées et choquantes qui répondent aux attentes de très nombreux lecteurs. Quoiqu’on en pense, il s’agit bien là au long court d’un art à part entière où tout un chacun peut retrouver sur un écran de papier les sortilèges du cinéma.

Informations

  • Quand : Vendredi 25 juin 2021 à 18h30
  • Où : salle « La Coquillonne » à Saint-Gervais (plan) – entrée libre et gratuite

Photo de une : Zellaby on Visualhunt.com

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