21 nov. « A-t-on le droit de breveter le vivant ? »

En quelques décennies, les agriculteurs se sont vus interdire l’accès à des semences libres de droit. Ils sont contraints de les acheter à des firmes (comme Monsanto-Bayer, Pioneer-Dupont, etc.) qui s’approprient le patrimoine génétique de leurs semences. Et ceci pénalise aussi la recherche.

Les chercheurs en amélioration des plantes doivent aussi se soumettre à cette réglementation mondiale. Leurs découvertes, susceptibles d’améliorer l’agriculture dans de nombreux pays en développement, avec lesquels ils ont des contrats, sont soumises à des interdits de partage, de distribution libre et gratuite.

Comment en est-on arrivé là ? C’est ce que va raconter Jacques DALLARD en s’appuyant sur son expérience de terrain et de laboratoire.

Jacques Dallard est ingénieur agronome, il a travaillé dans les années 1970-80 en Afrique à développer le riz pluvial. Puis, à l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) de Montpellier, à la conservation des ressources génétiques de maïs, c’est à dire les anciennes variétés de maïs qui ne sont plus cultivées, mais utilisées comme géniteurs.

En partant des droits de propriété intellectuelle, instaurés par la Révolution Française, il montrera comment, de 1960 à 2020, à l’initiative en particulier de l’Organisation Mondiale du Commerce, le poids des réglementations sur les échanges génétiques n’a cessé d’augmenter. Au profit de quelques trusts agrochimiques ou pharmaceutiques.

Jacques Dallard donnera de nombreux exemples de ces abus. En voici un, simple à comprendre.

En 2004, la société hollandaise Rijk Zwaan obtient un brevet sur des salades résistant à un puceron, en utilisant la sélection assistée par marqueurs, à partir d’une espèce de laitue sauvage. Or une société de sélection de semences, Gautier, opérant en Provence, avait créée elle-même des laitues résistantes à ce puceron, en utilisant des méthodes de sélection classiques. Le Cygne Royal Hollandais, fort de son brevet, attaque la société Gautier, et gagne son procès. Pour pouvoir produire ses semences, et les commercialiser, Gautier doit payer des droits aux hollandais, même sans utiliser la méthode de sélection de Rijk Zwan !

Ceci nous concerne aussi directement, car des gènes animaux et humains sont utilisés en médecine. Ceci pose des problèmes éthiques, et crée des situations de monopole au profit de quelques firmes. Il n’y a alors plus de concurrence pour les prix, et il est plus difficile pour la recherche de progresser.

Mais qui a décidé que certains avaient le droit de breveter le vivant ? Les dirigeants politiques, manipulés par des lobbys très organisés, n’ont pas pris la mesure du danger. En tant que citoyens nous pouvons réagir. Quelle est notre marge d’action ? Nous devrions le savoir au terme de cette conférence qui s’annonce d’une actualité brûlante.

affiche novembre

Informations

  • Quand : jeudi 21 novembre 2019 à 18h30.
  • Où : château Val de Cèze, 69 rue Léon Fontaine à Bagnols-sur-Cèze. Entrée libre et gratuite.
  • Repas : au restaurant du château. Menu complet, vins et café : environ 25€.
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