27 nov 2014 « Anniversaire de la mort de Frédéric Mistral (1830-1914) »

Cette année 2014 est l’année des anniversaires : celui de la déclaration d’une guerre qui devait durer 4 années, celui de l’assassinat de Jean Jaurès mais aussi celui de la mort de Frédéric Mistral, homme bien plus proche de nous et que l’Académie de Lascours se devait de célébrer. Avec l’industrialisation, Bagnols a beaucoup oublié ses racines méridionales. De plus, les illusions du « chantre de la Provence » ayant inspiré certains tenants du « retour à la terre qui ne ment pas », il a souvent été mis au ban. Par exemple, dans les années 1960, les enseignants ont refusé que l’on donne son nom à leur Lycée et, en désespoir de cause, la municipalité l’a relégué à la petite rue qui le borne à l’arrière…

N’est-il pas temps de réhabiliter Frédéric Mistral pour ce qu’il est : un grand linguiste et un immense poète ? Il faut rappeler qu’il fut d’abord et avant tout l’auteur en langue provençale des monuments littéraires que sont Mireille, Calendal, Le Poème du Rhône, pour ne citer que les principaux. Il ne faut pas oublier non plus son œuvre linguistique : son volumineux Trésor du Félibrige, est la référence incontournable pour les romanistes du monde entier – car son œuvre est bien mieux reconnue au Japon qu’à Bagnols et dans la région ! Et que dire aussi de la création du Félibrige, ce grand mouvement littéraire et artistique qui rayonna jusqu’à nos jours dans tout le Midi de Langue d’Oc ? Quand il écrivit la Coupo Santo, en remerciement aux Catalans, il rendit leur fierté aux gens du Midi qui entonnent encore cet hymne à pleins poumons.
C’est pour toutes ces raisons que Frédéric Mistral fut célébré de son vivant même par des hommes de bords très différents. Parmi eux, Ernest Ferroul, le « maire rouge » de Narbonne, ou notre Léon Alègre qui écrivait de lui : « c’est notre soleil ! ».

N’oublions pas non plus qu’il fut la gloire de la France quand il reçut le prix Nobel de littérature de 1904 ! Mistral a été traduit dans toutes les langues européennes et récemment dans la langue de Cervantes. Écoutons ce que dit la grande traductrice espagnole, Pilar Blanco, qui vient de donner un Mireille en espagnol :

« Mistral reste un auteur mal connu. Si vraiment les Français le connaissaient mieux, je suis sure qu’ils en seraient fiers. Ils l’aimeraient autant qu’ils aiment les grands poètes de la littérature française. Si Mistral est provençal, il est aussi français et son œuvre est écrite également dans cette langue, de manière différente, c’est vrai, mais en langue française tout de même. J’aimerais que les Français qui liront cet entretien se rapprochent de Mistral, car je suis certaine qu’ils seront contents de cette découverte. »

Nous, Français, nous ne devons pas oublier Frédéric Mistral ! C’est pourquoi Hervé ABRIEU, titulaire de certificats d’études languedociennes et de linguistique, agrégé de lettres modernes, qui a enseigné la langue d’oc pendant trente ans à Bagnols, rappellera la vie et l’œuvre du grand homme à l’aide d’un diaporama et de quelques citations de ses plus célèbres poèmes…

Informations

  • Quand : jeudi 27 novembre à 19 heures
  • Où : salle du stade de Chusclan (entrée libre et gratuite)

 

Photo : Statue de Frédéric Mistral à Arles par Wigulf (CC:BY-SA)

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