15 mars « Albert Camus : les noces avec le monde »

L’œuvre d’Albert Camus est extrêmement connue dans le monde. Essentiellement à travers les thèmes de l’absurde (L’Étranger), du suicide (Le Mythe de Sisyphe) et de la critique des logiques meurtrières qui ont traversé l’Histoire du XIXe et du XXème siècle européen (L’Homme révolté).

Le projet de Laurent BOVE (professeur de philosophie émérite des universités) est de traiter du Camus au-delà de la philosophie de l’absurde. Sa conférence revisite l’œuvre en éclairant, chez l’écrivain algérois (prix Nobel en 1957), une philosophie de l’amour et des Noces avec le monde qui traversent, de manière fulgurante, le roman L’Étranger comme elles nourrissent aussi l’énigmatique personnage de Meursault.

Des premiers écrits, L’Envers et l’Endroit et Noces (entre 1935 et 1937), aux derniers grands textes d’Albert Camus, La Chute (publié en 1956) et Le Premier homme (roman inachevé à la mort de l’écrivain en janvier 1960), le fil d’Ariane de la conférence est celui d’une philosophie des corps, de leurs relations et de leurs aptitudes à éprouver sensations et émotions. Une puissance singulière des corps, à être affectés et à affecter d’autres corps, déchiffrée à partir du style de vie de Meursault, son rapport privilégié avec sa mère (et la Mère-Nature), et aussi à travers le commentaire qu’Albert Camus a donné des peintures de la première Renaissance italienne. Particulièrement des tableaux de Giotto et de Piero della Francesca qu’il admire et chez qui il lit une véritable philosophie des corps qu’il va traduire en roman. Ainsi Camus, qui écrit que les peintres toscans sont les « romanciers du corps ». A-t-il lui-même décidé d’écrire comme Piero della Francesca a peint… ?

Une écriture et une philosophie qui, face à son époque dont il diagnostique la logique meurtrière et plus globalement le nihilisme, s’affirment comme l’acte puissant et continué de sa fidélité à la joie tragique du monde. Laurent Bove montre combien il y a encore, pour nous aujourd’hui, dans l’expérience singulière et l’œuvre courageuse d’Albert Camus, de quoi penser et résister.

Bio-bibliographie

Laurent Bove, né en 1949, est Professeur émérite de philosophie de l’université d’Amiens, Docteur d’État, membre de l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées de la Modernité, de l’ENS-Lettres, Lyon.  Il travaille sur Spinoza, le spinozisme, les moralistes français, l’éthique et la politique à l’Âge classique. Il a notamment publié : La Stratégie du conatus. Affirmation et résistance chez Spinoza (éd. Vrin) ; Albert Camus. De l’absurde à l’amour (en collaboration avec André Comte-Sponville et Patrick Renou aux éditions de l’Aube) ; une édition du Traité Politique de Spinoza (Livre de Poche) ; Vauvenargues ou le Séditieux. Entre Pascal et Spinoza, une philosophie pour la « seconde nature » (Essais, Champion Classiques ) ; et Albert Camus, De la transfiguration. Pour une expérimentation vitale de l’immanence (Publications de la Sorbonne, La philosophie à l’œuvre). Il a dirigé et co-dirigé plusieurs ouvrages dont : Théâtre et Justice (éd. Quintette) ; Le philosophe, le sage et le politique (Publications de Saint-Étienne) ; Qu’est-ce que les Lumières radicales ? (éd. Amsterdam) ; Pascal et Spinoza (éd. Amsterdam). Ses écrits sont traduits en plusieurs langues. Il collabore à l’édition des Œuvres complètes de Vauvenargues. À paraître en 2018,  un ouvrage sur la peinture : Pieter Bruegel. Le Tableau ou la sphère infinie (éd. Vrin).

 

Informations

  • Quand : jeudi 15 mars 2018 à 18h30
  • Où : au château Val de Cèze, rue Léon Fontaine à Bagnols-sur-Cèze. Entrée libre et gratuite
  • Repas : au restaurant du château. Menu complet entrée, plat, dessert, vin, café : 25€.
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